Le Nouveau Musée National de Monaco présente l’exposition Poïpoï, Une collection privée à Monaco, un hommage à un couple de collectionneurs basé à Monaco et à leur esprit déchiffreur et défricheur.
La curiosité de F et J Merino, leur rencontre avec les artistes basés à Nice dans les années 1960 et notamment leurs visites fréquentes au magasin de Ben (le «Laboratoire 32) vont les amener à s’intéresser à l’art contemporain, et c’est une passion qui naît.
En 1967, FM crée d’ailleurs «Open», magazine underground avec la complicité de Marcel Alocco.
Ils découvrent à la même période FLUXUS : George Brecht et Robert Filliou qui ont ouvert un espace «La Cedille qui sourit», à Villefranche-sur-Mer. Les amis des amis défilent, Joe Jones, Dorothy Ianonne, Erik Dietman etc…une folle amitié nait, les débats sont houleux et les finances difficiles.
Le couple prend pendant un temps distance avec le monde de l’Art. Féru de cuisine FM devient critique gastronomique pour Gault&Millau et JM chargée des Relations Publiques de la Société des Bains de Mer. Ils se lient alors d’amitié avec Helmut Newton et Alice Springs.
Dès le début des années 80 c’est avec l’intérêt de leur fils Edouard qu’ils replongent dans le monde de l’art contemporain s’intéressant plus particulièrement à la photographie appropriationniste américaine (Richard Prince, Louise Lawler, Cindy Sherman).
Les années 90 les amènent à fréquenter le groupe issu des Beaux-Arts de Grenoble : Dominique Gonzales-Foerster, Philippe Parreno, Pierre Joseph … qui sont aujourd’hui des figures majeures de la scène internationale.
Leur appartement à Monaco deviendra un lieu de rencontres et de convivialité (murs peints par Stéphane Dafflon, projets de Liam Gillick , Carsten Höller, et Franz West). Une collection à vivre et toujours en mouvements comptant un grand nombre d’œuvres d’artistes de renommée internationale, dont : Arman, Fischli&Weiss, Andreas Gursky, Georg Herold, Ann Veronica Janssens, Paul Mc Carthy, Philippe Parreno, Raymond Pettibon, Jim Shaw, Cindy Sherman, Shimabuku… que le Nouveau Musée National de Monaco présentera du 24 février au 30 avril dans les espaces de la Villa Sauber.
A propos de Poïpoï : En 1963, Robert Filliou et Joachim Pfeufer créent le Poïpoïdrome, une relation fonctionnelle entre la réflexion, l’action et la communication… Pourquoi un nom aussi étrange que le Poïpoïdrome ? C’est une forme de remerciement et d’hommage rendu aux Dogons qui vivent dans la région des falaises du sud-est du Mali. Robert Filliou a entendu parler dès 1960 des Dogons et de leur fameux Poïpoï qui lui plaît tant par Joachim Pfeufer et par l’architecte et ethnologue hollandais Herman Haan. Poïpoï est une manière de dire oui, une forme d’acquiescement, de conciliation, d’échange, de réponse pacifique. Il a aussi une dimension sonore et musicale et intervient comme un tempo qui vient rythmer l’énumération de l’interlocuteur.