LAB Les coulisses du musée d'art de Monaco
Le Nouveau Musée National de Monaco présente LAB, les coulisses du musée d’art de Monaco, un Laboratoire conçu comme une plateforme d’échanges et de rencontres pour tenter de répondre à l’ambitieuse question: « Quel musée pour demain? »
Ainsi, durant quatre mois la Villa Sauber sera ouverte gratuitement au public du jeudi au dimanche et proposera aux visiteurs de mieux cerner ce qui compose le musée mais aussi ce qui le rythme, au travers de campagnes d’études et de restauration, de production et de scénographie d’expositions et plus largement de workshops et de rencontres. Y seront discutés plusieurs points clés pour l’avenir du musée, tels que l’architecture, l’accessibilité, la résidence d’artistes, ou encore la communication, en invitant artistes, critiques, graphistes, historiens de l’art, designers, philosophes, restaurateurs, conservateurs et directeurs de musée de à venir échanger et proposer de nouvelles pistes de réflexion. Dans le cadre du LAB, différentes fonctions du musée seront ainsi activées et renouvelées au travers d’ateliers, workshops ou project rooms :
Inventorier, organiser, documenter
La difficulté d’accès aux objets de la collection, tant pour l’équipe du musée que pour les chercheurs, les artistes et le public, a motivé la présentation d’une partie des collections patrimoniales du musée non pas sous la forme d’une exposition mais sur un modèle de réserves ouvertes.
A l’occasion du dépôt au NMNM des archives de Serge Lifar acquises par le Palais Princier, l’équipe de conservation entourée de restaurateurs de différentes spécialités réalise l’inventaire d’une collection d’objets relatifs aux ballets créés ou interprétés par Lifar. Parmi eux les costumes et accessoires des ballets Zéphyr et Flore, Giselle ou l’Après-midi d’un faune, plusieurs dessins de Leon Bakst, Jean Cocteau, Georges Barbier, Christian Bérard, Bernard Buffet, mais encore de nombreux lots d’affiches, livres et manuscrits, archives et souvenirs personnels.
Une bibliothèque des arts du spectacle et du mouvement constituée d’ouvrages ayant appartenu à Serge Lifar, d’archives rassemblées par Giovanni Lista pour son ouvrage « La scène moderne » et d’acquisitions du NMNM est installée à la Villa Sauber pour l’équipe, les restaurateurs et les chercheurs. Elle est aussi accessible au public sur rendez-vous.
Conserver et restaurer
Après six ans de « repos » dans différents espaces de réserves, la collection d’automates et de jouets mécaniques de Madeleine de Galéa – comprenant près de cent pièces historiques – est de nouveau présentée à l’étage de la Villa Sauber, dans le cadre d’une vaste étude de conservation et d’un programme de restaurations.
Quelques répliques électriques des modèles d’automates les plus célèbres, réalisées par l’horloger monégasque André Soriano dans les années 1980, seront activées aux horaires d’ouverture au public.
Exposer
« Le Boudoir de Joséphine » est un projet curatorial expérimental, conçu par un commissaire invité diplômé du Central Saint Martins College of Art and Design. Les costumes et accessoires portés par Joséphine Baker à l’occasion de ses dernières performances à Monaco en 1974 et déposés au NMNM par la Société des Bains de Mer sont mis en scène dans un rapport distancié aux standards muséographiques, dans l’esprit d’un boudoir fictif. Ces tenues spectaculaires, devenues au fil du temps des reliques, dialoguent avec les documents mis à disposition par les Archives Audiovisuelles de Monaco et les maquettes de décors et de costumes d’André Levasseur, auteur de la revue « Joséphine. »
Vito Acconci, « I have to know you’re there facing me »
Dans le cadre d’une collaboration avec le Pavillon Bosio, Art&Scénographie, École Supérieure d’Arts Plastiques de la Ville de Monaco les étudiants de quatrième année ont conçu la scénographie d’une exposition de vidéos sélectionnées par l’artiste internationalement reconnu depuis les années 1960. L’espace d’exposition composé de dédales de « ruelles » et « culs de sac » invite le visiteur à une expérience physique l’engageant dans un face-à-face physique avec Vito Acconci. L’artiste américain n’ayant de cesse d’interroger le rapport à l’autre, le lieu se revendique comme celui du vivant, celui que l’on traverse et que l’on partage. Une forme d’espace public qui questionne l’idée du musée.
Interpeller
Le garage de la Villa Sauber accueille une œuvre de l’artiste britannique Martin Creed intitulée Work #1701. Cette vidéo présentée en rétroprojection sur la vitre du garage est visible depuis l’Avenue Princesse Grace. C’est ainsi dans un rapport réflexif que le spectateur assiste à un défilé de piétons traversant une rue de Manhattan, chacun animé d’une démarche particulière, et participant à une sorte de chorégraphie des mouvements quotidiens mise en musique par l’artiste.
Transmettre
Le LAB invite chacun à venir découvrir les coulisses du musée. Des médiateurs sont présents chaque jour pour guider les visiteurs.
Régulièrement le NMNM invitera une personnalité à venir aborder les nombreux sujets qui nous préoccupent dans le cadre de courtes résidences ou de conversations avec le public. Pour les scolaires c’est aussi l’occasion d’expérimenter des ateliers qui s’inscrivent au mieux dans les programmes des élèves et en collaboration avec les enseignants. De nombreux ateliers ont été conçus dans ce sens : « Art et Philosophie » en collaboration avec deux classes du Lycée Albert 1er, « Construire un paysage » avec la classe de préparation aux écoles de paysage du Lycée horticole d’Antibes ou encore « Dessine-moi un musée » avec des classes des collèges Charles III et FANB.
Le LAB consolide et tisse de nombreux liens avec les publics spécifiques. Aussi nous continuerons à proposer des ateliers aux bénéficiaires de l’Unité de psychiatrie mobile et de l’Association Monégasque pour l’Aide et la Protection de l’Enfance Inadaptée (AMAPEI) en collaboration avec les Ballets de Monte-Carlo.
Exister et communiquer
Le Nouveau Musée National de Monaco souhaite également engager une réflexion sur l’image, celle qui est perçue par le public, ou le passant, avant même de franchir les portes du Musée. Le LAB invitera donc des architectes et designers à penser une nouvelle façon de communiquer visuellement, dans le contexte géographique immédiat de la Villa Sauber.
Cette période de recherche sera ponctuée de courtes résidences et de rencontres avec des artistes tels que Berger & Berger, Martin Creed, Latifa Echakhch, Jochen Gerner, Nick Mauss, Christodoulos Panayiotou, Michel Paysant, Celia Pym ainsi qu’entre autres Nathalie Anglès (fondatrice de Residency Unlimited, NYC), Christian Bernard (Directeur du Mamco, Genève), Laurent Busine (Directeur du Mac’s Grand Hornu, Belgique) ), Marie-Charlotte CALAFAT (Adjointe aux Collections, Mucem, Marseille), Jean-Louis Déotte (professeur de philosophie à l’Université Paris VII), Audrey Illouz (critique d’art et commissaire d’expositions), Christophe Laforge et Daniel Jarry (architectes paysagistes), Klaus Lorenz (Restaurateurs d’automates), Philippe Rahm (architecte)… (liste à compléter)
Commissaire de l’exposition : Marie-Claude Beaud