Maïder Fortuné, L’inconnu de Colegno, 2019 En collaboration avec l'Institut audiovisuel de Monaco
En présence de l’artiste.
Le NMNM et l’Institut Audiovisuel de Monaco ont choisi de collaborer en programmant les créations d’artistes dont la pratique se situe à mi-chemin entre le cinéma et l’art contemporain : films singuliers par leurs formes, leur système de narration, mais aussi par leur mode de production et de diffusion. Pour cette saison 2020-2021, la programmation Tout l’art du cinéma de l’Institut audiovisuel de de Monaco et le NMNM présentent le film de Maïder Fortuné, L’inconnu de Collegno, 2019.
L’Inconnu de Collegno
Maïder Fortuné
France – 2019 – Couleur – 50 min.
Réalisation et scénario : Maïder Fortuné.
Image : Vincent Pinckaers et Artur Castro Freire.
Son : Lazlo Umbreit.
Musique : Kinda Hassan.
Création sonore : Simon Apostolou.
Montage : Stéphane Elmadjane.
Production : Spectre productions.
Avec : Sam Louwyck (l’Inconnu), Caroline Daish (Giulia Canella), Rodolphe Cogné (l’interrogateur), Philippe Grand-Henry (Felice Bruneri), Pierre Sartener (l’expert psychiatre).
Pour voir la bande annonce, cliquez ici
Un homme sans nom entre dans une pièce où on va l’interroger. On l’a retrouvé un matin sur une place à Turin. Il a perdu la mémoire. Les voix se succèdent pour savoir s’il est bien l’éminent professeur Giulio Canella, disparu à la guerre, ou un brillant imposteur sans le sou, Mario Bruneri, qui tente ici son dernier mauvais tour pour échapper à la justice. L’enveloppe silencieuse de l’amnésique se remplit des récits de celle qui pense être sa femme, Giulia Canella, et de celui qui se déclare comme son frère, Felice Bruneri.
Ce fait divers, qui a défrayé la chronique italienne des années trente, fournit une histoire comme le cinéma les affectionne tant, ou plutôt des histoires, puisqu’au cœur de ce film, ce n’est rien moins que la question de la croyance qui est posée par l’artiste et de façon radicale : plus les voix cherchent à résoudre l’énigme, plus le visage de l’amnésique apparaît comme un territoire insondable, un paysage sans relief qui a perdu tout repère. L’articulation de l’image et de la parole, dans un jeu de constant décalage, renforce cette perte d’identité qui est aussi celle d’un récit complexe et fascinant, dans lequel le spectateur cherche, entre passé et présent, à se frayer son propre chemin vers la lumière.
Suivi d’une discussion avec Maïder Fortuné et de la projection de Communicating Vessels, de Maïder Fortuné et Annie MacDonell (Canada, 2020, couleur, 35 min., vostf.).
Combinant narration fictionnelle, anecdotes personnelles et conversations privées, le film explore la manière dont nous nous affectons mutuellement, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire, mais toujours de façon urgente et nécessaire.