CACTUS

Sunrise Cactus® by Paul Smith, 2023 (Drocco, Mello, 1972)
©Gufram
Formes simples, figures fractales, couleurs éteintes, sourdes ou éclatantes, gangues épineuses, duveteuses, hirsutes ou cireuses, organes charnus, veloutés, architectures extravagantes, les cactées et plantes succulentes sont un objet de fascination depuis des siècles. Le Nouveau Musée National de Monaco, en collaboration avec le musée YVES SAINT LAURENT Marrakech qui en est à l’initiative en 2024, leur consacre aujourd’hui une exposition sous le double angle botanique et artistique.
Présents spontanément dans la « zone torride » de notre globe et marqueurs d’aridité, les cactus constituent un objet d’étude idéal pour appréhender la diffusion progressive du foisonnement des flores tropicales en Occident au gré des expéditions, des explorations et de l’explosion de l’horticulture au XIXe siècle. Bousculant, par leurs extravagances, notre représentation du végétal, ces plantes furent rapidement reproduites dans nombre d’ouvrages de botanique et entrèrent dans les collections de jardins prestigieux. Ces végétaux, faussement faciles à cultiver, se collectionnent et sont à l’origine de jardins remarquables de la Californie aux Canaries en passant par la Riviera. L’exposition accorde à cette dernière une attention toute particulière à travers des photographies anciennes et contemporaines, mais aussi des documents et des dessins.
L’esthétique propre aux cactées a fasciné de nombreux artistes, notamment au début du XXe siècle et particulièrement dans l’entre-deux-guerres. Leur originalité, parfois évocatrice, a fait des cactus et autres plantes succulentes des figures transgressives et inspirantes pour les architectes, photographes, designers mais aussi des artistes et créateurs ou encore des réalisateurs qui peuplèrent leurs décors de leur graphisme iconique. Peu de familles de plantes ont été l’objet de tant de transpositions artistiques. L’exposition en offre un large aperçu faisant dialoguer des œuvres aussi différentes qu’un film d’Eisenstein, un porte-manteau Gufram et un dessin réalisé par David Hockney sur iPad !
Glissant successivement du registre du scientifique à un artificiel parfois étrange voire menaçant, l’exposition s’échappe de l’intérieur confiné du musée pour se poursuivre dans les jardins de la Villa Sauber transformés pour l’occasion en un spectaculaire jardin de cactées grâce à l’aide du Jardin exotique de Monaco.
Avec des œuvres de :
Kaïs Aïouch & Chahine Fellahi, Ghada Amer, Ziad Antar, Aurel Bauh, Max Beckmann, Katinka Bock, Bernard Boutet de Monvel, Constantin Brancusi, Brassaï, Maurizio Cattelan & Pierpaolo Ferrari, Philippe Chancel, Julian Charrière, Ali Cherri, Barbara Crane, Martin Creed, Erik Dietman, Léon Diguet, Robert Doisneau, Guido Dorcco & Franco Mello avec Paul Smith, Latifa Echakhch, Serguei Eisenstein, Ger Van Elk, Emeric Feher, Alain Fleischer, Henri Foucault, Jean-François Fourtou, Michel François, Francesca Gabbiani & Eddie Rusha, Maurizio Galante & Tal Lancman, Flor Garduño, Chris Garofalo, Lina Ghotmeh, Domenico Gnoli, Julio González, Florence Henri, Nathanaëlle Herbelin, David Hockney, Larry Jordan, Florentine et Alexandre Lamarche Ovize, René Lalique, Fernand Léger, Jochen Lempert, Eli Lotar, Man Ray, Robert Mapplethorpe Hilton McConnico, Cristina de Middel, Richard Laurence Misrach, Serge Mouille, Sir William Nicholson, Stéphane Passet, Bernard Plossu, Albert Renger-Patzsch, Pierre-Joseph Redouté, Ed Ruscha, Yann Sérandour, Shimabuku, Louis de Sigaldi, Philippe Starck, Simon Starling, Johannes Steidl, André Steiner, Wolfgang Tillmans, Henri Tracol, Oriol Villanova, Yannick Vu, Ossip Zadkine, Willy Zielke…
Commissaires : Marc Jeanson & Laurent Le Bon
Scénographe : Jasmin Oezcebi